Un certain 8 mars, à 0h33...
Je la tiens dans mes bras. Petite puce si frêle. Arrivée si vite que je ne réalise pas.
Le 7 mars, à 23h, je me lève, après avoir dormi à peine 1h. Je me sens nauséeuse.
Je vais aux toilettes, prends un Spasfon. Je sens un poids dans mon bas ventre. Une douleur dans les fesses.
Je prépare des habits, au cas où...
La douleur s'intensifie et je réveille Lucky Man, qui râle puis, voyant ma tête toutes les 2 minutes, stresse.
J'essaie d'appeler mes parents. En vain. Je sais déjà que nous ne pourrons pas les attendre.
Il faut réveiller Lucky Girl : Lucky Man s'en charge. Maladroitement. Je le rejoins.
Ne pas l'effrayer : tel sera mon leitmotiv tout au long du trajet jusqu'à la maternité.
On arrive. Il est 23h45. J'emporte ma valise et me traîne difficilement aux Urgences.
Me surprends à avoir des envies de meurtre à l'accueil où on m'ignore quelques longues minutes.
Gauche - droite - gauche. Ascenceur. Code 1310. Salles de naissance. Je sonne : 1 fois 2 fois...!!!
La porte s'ouvre enfin : "Passez aux toilettes. Faites pipi dans le gobelet et pesez vous."
Impossible. J'ai trop mal. Je me déshabille. M'installe. Me sens seule.
J'entends la sonnette. Ce doit être Lucky Man. Mes parents ont du arriver pour prendre le relais. Je voudrais tant qu'il soit là. La douleur est si intense.
"Vous êtes à 7". Je m'imagine encore souffrir ainsi 3h. Je perds pied et rêve de péridurale.
Il est minuit. Lucky Man est enfin là. "Okay, vous allez accoucher !"
NON ! Je ne m'en sens pas capable. Je tremble. J'ai mal. On m'écartèle. Je ne gère plus rien et oublie même de respirer.
0h15, je suis en position. Je pousse. 3 fois. La tête est sortie. Le corps suit rapidement. Je l'attrape et la pose sur moi. C'est fini.
Il est 0h33 et Loïse est là.
(Nous sommes rentrées hier midi. Je repasse bientôt vous raconter les 1ers jours : confusion jour/nuit, montée de lait hyper douloureuse...mais là je file faire une sieste !)