Je ne voulais pas en parler ici.
Trop intime. Trop douloureux. Trop honte.
Oui, j'ai chuté. Morflé.
Anéantie. Brisée en mille morceaux.
Et ce n'est pas fini.
Une pensée, un flash, une date, un souvenir.
Des paroles de chanson, un extrait d'un livre, un couple qui semple amoureux, un film, une femme enceinte...
Je replonge.

Oui il m'a trompé, menti.
Peut-être vous souvenez vous de mon article en novembre où il "discutait" avec une collègue.
Il avait soi-disant mis fin à celle relation, ayant compris que cela pouvait me blesser.
Il n'en est rien.
Il m'a trompé alors que j'étais enceinte et ce, jusqu'à ce qu'il mette fin à cette relation début juillet.
Manque de pot, je l'ai découvert fin juillet.

Pas envie d'entrer dans les détails glauques.
Ma tête est pleine de tout ça. Marquée à vie. Prête à craquer.

Je ne veux pas rester au sol.
Je veux me relever.
Vivre.
Pour les filles.
Mais c'est si dur.

Il veut recommencer à zéro : il semble honnête.
Il a commencé une thérapie pour essayer de comprendre.
Des pistes émergent déjà : papa alcoolique, malade et violent, qui a fini par se suicider.
Pour moi, cela n'excuse pourtant rien.

De mon côté je vais bien un jour, me disant que la vie continue et qu'il y a plus grave.
Que je ne vais pas m'arrêter à ça.
J'arrive même à rassurer les quelques proches au courant qui s'inquiètent pour moi.
Et puis le lendemain je suis au plus bas.
J'ai envie de vomir. Je me sens telle une merde. Envie de me pulvériser contre un arbre.
Me persuadant que les filles sont petites, qu'elles ne se souviendront pas de leur mère.

Dites-moi...
Vous venez d'acheter la maison de vos rêves. Vous avez deux filles de 3 ans et 6 mois.
Vous découvrez l'impensable.
Que faites-vous ?

(Autrefois sans hésiter j'aurais dit "Je me casse" mais, devant le fait accompli, je suis perdue).

"Le pire n'est pas de chuter, c'est de rester accroché au sol."

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